
59,3 milliards en 2013 de chiffre d’affaires. 626 avions livrés cette même année, soit la meilleure performance mondiale jamais atteinte par aucun constructeur aéronautique. Un millier de commandes brutes franchi fin août dernier. L’envolée d’Airbus semble n’avoir décidément aucune limite.
L’emergeance depuis le néant industriel
L’histoire d’Airbus ressemble à un rêve. Dans les années 1960, l’industrie européenne de l’aviation commerciale est constituée d’une quinzaine d’industriels de petite taille qui ne font pas face aux géants américains comme Douglas et Boeing.
Le 26 septembre 1967 à Londres, les ministres des Transports allemand, britannique et français, Klaus Schnetz, John Stonehouse et Jean Chamant annoncent officiellement leur intention de collaborer à un projet commun d’avion « afin de renforcer la coopération européenne dans le domaine de la technologie aérospatiale ». Moins de deux ans plus tard, le 29 mai 1969, à l’occasion du Salon du Bourget, Airbus est officiellement porté sur les fonts baptismaux.
Après les premières ventes à Air France, Lufthansa, Korean Air et Indian Airlines, le décollage est difficile : aucune nouvelle vente n’est enregistrée pendant une longue période de quinze mois, en 1976 et jusqu’au début de 1977. Les « queues blanches » (avions invendus) sont alors nombreuses sur le tarmac de l’usine Aerospatiale de Toulouse.
Le décollage des années 80
Les années 1980 sont celles de la croissance. L’avionneur introduit le pilotage à deux avec l’A310, puis les commandes de vol électriques avec l’A320. Ces deux concepts, très innovants, suscitent d’abord la réticence des pilotes, avant d’être acceptés comme la norme du secteur. En 1989, la part de marché d’Airbus est de 20 %, et un des trois » grands » américains, Lockheed, se retire du marché des avions de transport commercial.
Puis, les années 90, voient l’arrivée de deux nouveaux longs-courriers faisant concurrence à Boeing qui n’a pas d’équivalent. D’ailleurs, en 1998, Le constructeur américain subit une rupture grave de son processus de production. La part de marché d’Airbus atteint pour la première fois 50 % en septembre 2000.
Vers des coentreprises en Pologne
Depuis, le succès d’Airbus n’a fait que grimper. Le XXIe siècle hors la crise du 11 septembre 2001 a fait naître de nouveaux clients pour l’avionneur français.
Et d’ailleurs, en juillet dernier, Guillaume Faury, le président exécutif d’Airbus Helicopters a annoncé que la Pologne pourrait devenir une nation essentielle aux côtés de la France, l’Allemagne, la Grande Bretagne et de l’Espagne dans un partenariat portant sur un contrat d’hélicoptères militaires.
« Il y a eu une invitation de lancée à se joindre au groupe Airbus, mais pas sous la forme d’une prise de participation immédiate. La question de la participation (de la Pologne) vient à la marge, ce n’est pas la façon la plus évidente ni la meilleure pour entrer dans le groupe Airbus« , a déclaré Fabrice Lievin.
« Ce qui est en jeu, c’est la restructuration de l’industrie polonaise. Cela peut prendre plusieurs formes, celle de coentreprises par exemple. Il y a dans ce cas un lien capitalistique, mais sur la base d’un projet. La prise de participation est un symbole, mais ce n’est pas ce qui est le plus important. » En plus de réussir, Airbus serait-elle une entreprise humaniste ?