Le bonheur au travail devient une donnée de plus en plus importante dans le monde professionnel à l’heure du tout connecté. De plus en plus de personnes font part sur les réseaux sociaux de leur ras-le-bol au travail et on se souvient des vagues de suicides ces dernières années chez des employés de grosses structures privées et semi-publiques…

La dernière étude de la Dares fait état d’une insatisfaction des français au travail toujours plus forte: le dernier baromètre QVT de l’institut Gallup montrait que 9 salariés sur 10 se désengageaient activement de leur travail, tandis que le ministère du travail parle lui de 3 millions de français présentant un risque de burn-out.

Le fondateur de la start-up Comeet et du collectif HappyTech, Samuel Metias, déclare que pour les plus jeunes, le bien-être au travail est aussi important que la rémunération si ce n’est plus. Emmanuel Macron lui-même avait plaidé au moment du salon VivaTech pour faire de la France le leader sur le secteur des happytech.

Le bien-être au travail est aussi une histoire de rentabilité

La question du bonheur au travail est loin d’être qu’une histoire de confort. 12.600 euros par an et par salarié seraient en jeu d’après une étude du groupe Apicil et du cabinet Mozart Consulting. 2.500 euros seraient imputables à des problèmes de santé liés au mal-être professionnel, et plus de 10.000 euros pourraient être économisés par une politique interne plus soucieuse du bien-être de ces salariés.

Victor Wakning, président du cabinet Mozart Consulting explique que «le désengagement du salarié peut se traduire par des arrêts causés par une charge de travail trop lourde, par des burn-out, par des problèmes de santé et de sécurité». Selon le collectif HappyTech, près d’un million d’euros par an pourrait être économisé sur une entreprise de 500 salariés.

Selon l’étude de la Dares, le bien-être tient autant de contraintes telles que la pénibilité physique, les contraintes d’organisation du travail, son intensité, les conflits éthiques, que des critères comme la reconnaissance, le soutien social ou le respect.

Sans surprise, les métiers les plus touchés sont ceux avec beaucoup de pénibilité comme le métier d’agriculteur, les ouvriers dans le BTP, les industries graphiques ou métallurgiques, sans oublier les métiers de bouches, dans les cuisines, les boulangeries ou l’hôtellerie. Les femmes sont particulièrement sensible à la demande émotionnelle, la gestion des tensions avec le public, aider les personnes en détresse, etc., autant de critères qui leur demandent de faire semblant d’être de bonne humeur.

Les infirmières et sages-femmes sont énormément soumises au stress

Notons aussi le cas des employés d’hôpitaux qui souffrent d’une grande demande émotionnelle et de conflits éthiques pour améliorer le rendement. Les employés de banques vivent, eux, un travail intense et peu reconnu avec beaucoup de conflits éthiques. Les caissiers et employés de libre-service souffrent du bruit en plus du manque de respect parfois présent à leurs yeux.

Les professions très qualifiées telles que les ingénieurs en informatique, les cadres des transports, les cadres administratifs, les personnels d’études et de recherche, présentent quant à elles une réelle satisfaction dans leur travail. D’autres professions moins qualifiées comme secrétaires, assistantes maternelles, employés de maison ou encore coiffeurs sont « assez heureuses » au travail.

La Dares propose une nouvelle classification des métiers pour évaluer le confort de la profession :

33% des travailleurs sont des «confortables»: Pour eux, pas de risques professionnels, une grande autonomie et une forte satisfaction au travail. Ce sont surtout des auto-entrepreneurs et des salariés qualifiés. Les travailleurs les plus satisfaits, explique la Dares, « sont majoritairement parmi eux »

15% sont des «stressés» et des «empêchés»: Ils sont confrontés à des conflits éthiques et travaillent beaucoup, mais bénéficient de reconnaissance, d’un soutien social et d’une large autonomie.

11% sont des «isolés»: Ce sont souvent des agriculteurs, des ouvriers du BTP ou de la métallurgie et ils souffrent d’un manque de soutien social et de reconnaissance, bien qu’ils bénéficient d’une certaine sécurité socio-économique.

11% sont des «précaires laborieux»: Ce sont plutôt des hommes, ou des femmes de ménage, en CDD ou intérim ou bien des non-salariés qui ont de nombreuses contraintes physiques et craignent pour leur emploi.

11% sont des «passifs»: Ce sont plutôt des ouvrières femmes et seniors, manutentionnaires ou préposés au nettoyage. Malgré un travail peu intense et plutôt bien reconnu, ils souffrent du manque d’autonomie.

14% sont des «accablés»: Employés dans le secrétariat, le commerce ou les soins, dans de grands établissements, ils accumulent tous les risques organisationnels et psychosociaux.

À noter que même si un tiers des travailleurs sont satisfaits au travail, un salarié sur dix est lui en grande détresse et vit mal son emploi, ce sont particulièrement ces personnes pour lesquelles il faut agir rapidement pour gagner en bienveillance et surtout en rentabilité pour les entreprises.

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