
Titulaire d’une Licence de sciences en ingénierie électrique de l’Université de Californie du Sud à Los Angeles (1996) et d’un MBA en finance de l’Université du Missouri à Kansas City, Hamad Buamim a commencé sa carrière en tant qu’ingénieur systèmes au sein de la Dubai Electricity and Water Authority. Il a ensuite occupé les postes de professeur de finance au University’s College of Business and Economics des Émirats Arabes Unis, directeur coporate au sein de HSBC Bank et secrétaire général du Dubai Economic Council. Il est le directeur général de la CCI de Dubai depuis novembre 2006. Il est aussi membre du bureau des directeurs de Dubai World depuis décembre 2010 et vice-président de l’ICC.
Commerce International : Dans quelles circonstances a été créée la CCI de Dubai ?
Hamad Bouamim : « La Dubai Chamber of Commerce and Industry a vu le jour à la suite d’un décret royal de 1965. Dès cette époque, le Sheikh Rashid bin Saeed Al Maktoum, ancien gouverneur de Dubai, avait compris l’importance du rôle qu’une CCI pourrait jouer dans l’économie du pays. Au commencement, la CCI de Dubai ne comptait que 450 membres et un bureau de 12 directeurs. Aujourd’hui, grâce aux services et initiatives qu’elle offre à la communauté des affaires, la CCI de Dubai compte plus de 130 000 membres. Il faut préciser que la CCI de Dubai est une organisation à but non lucratif qui, en plus de ses quartiers généraux situés dans les banques de Dubai Creek, compte trois branches. Celles-ci se trouvent respectivement au sein de la Jebel Ali Free Zone Authority (JAFZA), du Dubai Airport Free Zone Authority (DAFZA) et dans la zone Al Awir. Notre site Internet accueille chaque mois des dizaines de milliers de visiteurs et nous possédons aussi notre propre chaîne de télévision : Dubai Chamber TV ».
Quels sont ses principaux objectifs ?
H.B. : « La CCI de Dubai représente et défend les intérêts de la communauté des affaires de Dubai à travers plusieurs missions : création d’un environnement des affaires favorables, aide au développement des affaires et promotion de Dubai en tant que plaque tournante des affaires. Cette année, nous avons aussi des objectifs stratégiques liés à l’exploration de nouveaux marchés pour nos membres. Nous avons ainsi décidé de cibler des régions en Afrique, en Amérique Latine, en Asie Centrale, en Asie du Sud-Est et en Chine. Nous organisons des visites de ces contrées et sommes aussi sur le point d’ouvrir deux nouveaux bureaux de représentation à Bakou (Azerbaïdjan) et Addis-Abeba (Éthiopie). Cela devrait porter le nombre de nos représentations à l’étranger à 20 ».
Qui sont les membres de la CCI de Dubai ?
H.B. : « Nos 130 000 membres sont issus de secteurs économiques très divers. La majorité des membres est constitué de PME-PMI et TPE mais il y a aussi des grands groupes car nous représentons le secteur privé de l’émirat dans son ensemble. Pour représenter ces entreprises, nous disposons de 41 conseils des affaires pour autant de pays and 26 groupes de travail pour autant de secteurs économiques. L’ensemble est chapeauté par la CCI de Dubai qui fait le lien avec les autorités gouvernementales ».
Organisez-vous ou participez-vous à des événements à Dubai et en dehors ?
H.B. : « Il existe, grosso modo, deux types d’événements organisés par la CCI Dubai : ceux qui servent à faciliter la création d’entreprises et ceux qui se focalisent sur l’amélioration de la force de frappe des entreprises opérant à Dubai. Nous organisons notamment le Dubai-Hambourg Business Forum en partenariat avec la CCI de Hambourg (Allemagne) ; ce dernier s’est récemment préoccupé particulièrement de secteurs tels que les technologies vertes, le développement durable, la logistique, les services maritimes et financiers. Nous organisons aussi en interne nos Country Focus Briefings plusieurs fois par an pour faire le point sur des pays comme le Japon, la Suisse, l’Éthiopie, le Brésil, la Turquie et les Pays-Bas. Nous pouvons aussi accueillir des événements ponctuels ; par exemple, Dubai a accueilli l’année dernière pour la première fois le Common Market for Eastern and Southern Africa (COMESA) Investment Forum . Le succès fut au rendez-vous puisque plus de 2 000 personnes y ont participé. Il y a aussi des événements comme le Dubai Business Gala, le Ramadan Festival ou le Dubai Dialogue avec le Centre for Responsible Business. Au total, la CCI de Dubai a participé à 32 événements à travers le monde dans 24 villes et 19 pays cette année. Nous prévoyons aussi d’envoyer une mission commerciale en Azerbaïdjan et une autre au salon international Shipbuilding, Machinery and Maritime Technology (SMM) à Hambourg ».
Concrètement, quels sont les services que vous proposez aux entreprises ?
H.B. : « Nos services incluent notamment les certificats d’origine, les études et la recherche pour améliorer les affaires d’une entreprise, la médiation et l’arbitrage, la réception de délégations et l’organisation de missions commerciales partout dans le monde. Nos quartiers généraux sont par ailleurs équipés de salles pour accueillir des événements servant à développer le réseau des entreprises, des formations liées aux affaires et des ateliers spécialisés. Nous bénéficions de plus du soutien de la communauté des affaires et collaborons avec des organisation comme le Mohammed bin Rashid Al Maktoum Business Award, le Centre for Responsible Business, le Dubai International Arbitration Centre, l’Université de Dubai, le Dubai Business Women Council et le Ministère du Développement Économique (DED) ».
Quel regard portez-vous sur la situation économique actuelle de Dubai ?
H.B. : « Nous prévoyons une croissance du PIB comprise entre 3 et 5 % pour cette année. Les principaux secteurs qui tirent cette croissance vers le haut sont le commerce, la logistique, le tourisme et les services financiers. La crise financière internationale a certes ralenti la construction et l’immobilier. Toutefois, les signes de la bonne santé financière de Dubai à l’heure actuelle sont nombreux. La CCI de Dubai a notamment relevé que ses membres ont vu leurs exportations augmenter de 13,3 % au premier semestre de cette année par rapport aux six premiers mois de 2011 pour atteindre 136,2 milliards de dirhams émiriens (environ 29,7 milliards d’euros). Le mois de mai a été particulièrement florissant puisque la hausse sur un an s’est élevée à 26,3 % pour un total de 28 milliards de dirhams émiriens (environ 6 milliards d’euros). Par ailleurs, le développement du secteur bancaire encourage des pratiques de prêt plus responsables qui auront un impact positif à long terme sur le secteur financier et aideront à accroître la confiance ».
Pourquoi Dubai est, selon vous, un bon candidat pour organiser l’exposition Universelle en 2020 ?*
H.B. : « Les Émirats Arabes Unis sont impliqués dans les Expositions Universelles depuis 1970 lorsque l’émirat d’Abu Dhabi a participé à celle d’Osaka (Japon). Depuis, notre pays a participé aux éditions organisées à Séville (Espagne) en 1992, Lisbonne (Portugal) en 1998, Hanovre (Allemagne) en 2000, Shangai Chine) en 2010 et Yeosu (Corée du Sud) cette année. En 2010, à Shangai, une enquête organisée par l’Université Jiao Tong a révélé que le pavillon des Émirats Arabes Unis était le plus populaire sur les 189 pays représentés. Notre pavillon a aussi remporté trois médailles d’or au Festival du Film de New York cette année. Cela montre indéniablement notre capacité à organiser, avec succès, un événement tel que l’Exposition Universelle. D plus, Dubai est devenue ces dernières années une destination de choix pour les événements internationaux. Chaque année, plus de 200 conventions et événements commerciaux d’envergure internationale s’y déroulent. Cela tient principalement à nos infrastructures réceptives de grande qualité : hôtels, attractions touristiques, transports… Le site choisi par notre comité de candidature pour organiser l’Exposition Universelle de 2020 est Dubai Trade Centre Jebel Ali, un site de 438 hectares au sud-ouest de Dubai et équidistant avec Abu Dhabi. Il se situera à proximité du nouvel aéroport international Al Maktoum qui sera ouvert aux passagers en 2020 et connecté à l’aéroport international de Dubai par un train à grande vitesse et une ligne de métro. De plus, le site ne se trouve qu’à une quinzaine de minutes en voiture du port de Jebel Ali, ce qui sera un avantage pour les exposants en termes de logistique (apport de matériel et construction de pavillons) ».
* : les candidatures peuvent être déposées à Paris jusqu’en 2014. Pour le moment, cinq villes sont candidates : Izmir (Turquie), Ayutthaya (Thaïlande), Sao Paulo (Brésil), Ekaterinbourg (Russie) et donc Dubai.
De plus amples informations sont disponibles sur le site Internet suivant : www.dubaichamber.com