La banque suisse Sarasin intègre la notion de développement durable dans sa gestion d’entreprise

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Depuis deux décennies, la banque suisse Sarasin, spécialisée dans le conseil en placement et la gestion de fortune, effectue pour ses clients institutionnels et privés des investissements conformes aux principes de développement durable.

 

Sarasin & Cie

Certains avaient compris avant l’heure la nécessité de faire rimer économie avec écologie. La banque suisse SA qui se définit elle-même comme une « banque privée durable » en fait partie. Dès 1989, l’établissement bancaire a choisi le chemin de la durabilité en créant une cellule d’investissement dédiée au développement durable. Tchernobyl et la pollution d’une industrie chimique à Bâle avaient particulièrement marqué les esprits en Suisse, pays à forte tradition écologique. L’orientation de la banque était prise : proposer à ses clients d’investir dans des entreprises qui suivent une stratégie durable. Depuis vingt ans, le groupe Sarasin, spécialisé dans le conseil en placement et la gestion de fortune pour la clientèle privée et institutionnelle, sélectionne les meilleures valeurs ISR (Investissement socialement responsable) de chaque secteur. L’ISR, individuel ou collectif, intègre des critères sociaux, environnementaux et/ou éthiques et de bonne gouvernance dans son processus d’analyse, de sélection et de choix de placement sans occulter la performance financière.

 

Pionnière dans le domaine, Sarasin a d’ailleurs contribué à la définition de l’ISR en participant aux travaux de l’ONU sur la responsabilité sociale de l’entreprise. Son rapport a servi à l’élaboration du Global Compact, initié en janvier 1999 lors du Forum économique de Davos et proposant l’adhésion à dix grands principes – dans les domaines des droits de la personne, du travail, de l’environnement et de la corruption –, dans le but de responsabiliser les entreprises et de prendre en compte les impacts sociaux et environnementaux de la mondialisation. En 1999, Sarasin décide d’investir dans la recherche sur l’ISR. Une trentaine de personnes travaillent aujourd’hui dans le centre de recherche de Bâle. « C’est un avantage concurrentiel très important, note Bertrand Fournier, président du directoire de Sarrazin Asset Management France. Nous avons ainsi une connaissance complète de la valeur sélectionnée, de l’analyse financière en amont jusqu’à la décision finale d’investissement. »

 

Implantation internationale réussie
Aujourd’hui, la banque possède dans son portefeuille des valeurs telles que Saint-Gobain, entreprise spécialisée dans la fabrication et la commercialisation de matériaux de construction, ayant accompli ces dernières années des efforts importants pour réduire la consommation d’énergie dans sa production. Sarasin respecte les exigences qu’elle pose aux autres. « Nous ne pouvons représenter nos produits durables de façon crédible que si nous assumons aussi notre responsabilité sociale en tant qu’entreprise », explique Joachim H. Straehle, CEO de la Bank Sarasin & Cie SA. Dès la fin des années 1990, la banque intègre la notion de développement durable dans sa gestion d’entreprise, ce qui signifie une utilisation rationnelle des ressources, mais également une bonne gouvernance et la prise en compte des aspects sociaux. Depuis janvier 2007, les sites de Bâle, Zurich, Genève et Londres sont neutres en CO2 et la fumée est partout bannie depuis le 1er octobre de la même année. La banque tient à entretenir des relations transparentes et ouvertes avec ses clients et ses collaborateurs.

 

Le groupe Sarasin, créé en 1841, jouit d’une forte crédibilité acquise après vingt années d’expérience dans l’ISR, mais aussi par une implantation internationale réussie. La banque est présente en Suisse et en Europe, ainsi qu’au Moyen-Orient et en Asie. Grâce à des équipes d’experts connaissant parfaitement leurs marchés, Sarasin a su s’adapter aux particularités locales et ainsi comprendre les besoins spécifiques de ses clients. Son engagement durable lui a valu une bonne réputation dans la branche et de nombreuses distinctions. En 2007, elle a été ainsi élue « meilleure banque dans le domaine des placements éthiques » en Suisse et en Allemagne. Si l’ISR a trouvé sa place à Londres et à Francfort, Paris tarde encore à la lui donner. « On parle plus de l’ISR qu’on en fait », relève Bertrand Fournier. Installée en France depuis six ans, la Banque Sarasin vise uniquement une clientèle institutionnelle (les compagnies d’assurances, les caisses de prévoyance et de retraite, etc.). Son récent rapprochement avec le groupe UFG – qui, depuis le 16 janvier 2009, détient 60 % de la filiale française – laisse espérer le développement de la gestion d’actifs socialement responsable sur le marché français. Rabobank, l’actionnaire majoritaire du groupe Sarasin, vient également renforcer sa crédibilité.

 

La banque néerlandaise, qui est déjà présente dans 37 pays et compte plus de 56 000 collaborateurs, est l’une des rares banques du monde notées AAA pour sa haute qualite de crédit. Dans les années 1990, le concept des placements durables développé par Sarasin a été interprété comme l’expression d’une préoccupation écologique plutôt qu’une nécessité économique. Mais depuis, la hausse des prix de l’énergie et les directives européennes destinées à réduire les émissions de CO2, pour ne citer que ces deux exemples, ont montré l’importance économique croissante des facteurs écologiques. Malgré tout, les volumes de l’ISR restent faibles, mais la crise financière actuelle pourrait bien faire bouger les choses. « Alors que la crise est due à des dérapages comportementaux, il va falloir expliquer clairement aux particuliers à quoi servent les investissements financiers afin de leur redonner confiance et envie d’investir de nouveau, analyse Bertrand Fournier. L’ISR peut apporter des réponses et redonner du sens à la finance. »

 

Les valeurs ISR n’échappent cependant pas à la logique générale des marchés financiers et Sarasin mise actuellement sur la prudence, avec un portefeuille action couvert à 35 %. La banque ne néglige pas pour autant la possibilité d’un rebond et se tient prête à saisir les opportunités. « Notre objectif est que nos portefeuilles réalisent des performances au moins équivalentes aux portefeuilles classiques, indique enfin Bertrand Fournier. Et cela fait des années que nous prouvons qu’il est possible de le faire. » Des années également que Sarasin & Cie SA prouve qu’il est possible de faire de la durabilité la stratégie d’investissement de demain.

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