La zone euro au bord du gouffre

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Plus ambitieux que le plan du 21 juillet, le sommet de Bruxelles du 27 octobre devait apporter des solutions définitives à la crise européenne.

 

Le répit a été léger et la crise est repartie à l’annonce surprise du référendum grec le 31 octobre. Et pourtant le sommet de Bruxelles du 27 octobre devait apporter des solutions définitives à la crise européenne. Il s’annonçait plus ambitieux que le plan du 21 juillet sur la décote grecque et sur les moyens du FESF, et novateur sur la recapitalisation des banques. L’espoir aura donc été de courte durée. « Le référendum n’a cependant été qu’un catalyseur, car ni l’annulation de la consultation des Grecs, ni la démission du Premier ministre grec George Papandréou n’ont ramené le calme sur les marchés », souligne la Banque Leonardo. La spéculation s’est au contraire étendue aux « non Pigs » (Portugal, Irlande, Grèce, Espagne), i.e. l’Italie et la France.

La première est vulnérable à cause de sa dette et de l’instabilité politique. La seconde, affaiblie par ses déficits jumeaux, ne mérite plus vraiment son triple A, estiment nombre d’économistes. Selon eux, le plan européen n’est pas crédible faute de recourir à la Banque centrale européenne (BCE) pour endiguer la spéculation ou amortir la généralisation de la rigueur budgétaire. Et prévient la Banque Leonardo, « l’Europe ne peut pas compter sur l’Allemagne, qui ne sait qu’importer sa croissance ». Dans cette perspective, la zone euro paraît glisser vers la récession, comme le suggère des indices d’activité des directeurs d’achat toujours faibles en novembre.

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