Alors que les États-Unis annoncent de nouvelles hausses de tarifs douaniers sur certains produits européens, les réactions se multiplient du côté des institutions européennes et des Chambres de Commerce bilatérales. L’impact potentiel sur les échanges transatlantiques, d’une valeur estimée à 10 000 milliards de dollars, suscite des inquiétudes croissantes.

Une escalade commerciale inquiétante

Les nouvelles mesures tarifaires annoncées par Washington ont provoqué une levée de boucliers du côté européen. La Présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a rapidement réagi en indiquant que Bruxelles était prête à prendre des mesures de rétorsion, tout en laissant la porte ouverte au dialogue avec les États-Unis. «La réciprocité doit être bénéfique pour tout le monde», a-t-elle déclaré, soulignant la volonté de l’UE de défendre ses intérêts sans pour autant envenimer le conflit.

Les Chambres de Commerce bilatérales montent au créneau. Parmi les premières réactions du monde des affaires, Malte Lohan, directeur général de la Chambre de Commerce américaine auprès de l’Union européenne (AmCham EU), a mis en garde contre les conséquences de ces mesures : «Ces nouveaux tarifs, combinés à d’éventuelles contre-mesures européennes, ne feront qu’alimenter un cycle de représailles qui nuira aux deux parties». Il a appelé Bruxelles à «prioriser l’obtention d’une exemption» pour limiter les impacts négatifs sur les entreprises des deux côtés de l’Atlantique.

D’autres Chambres de Commerce bilatérales, comme la British-American Business et la Franco-American Chamber of Commerce, suivent de près l’évolution de la situation. Elles redoutent des perturbations dans les chaînes d’approvisionnement et un climat d’incertitude nuisible aux investissements transatlantiques.

Des secteurs stratégiques sous pression

Les conséquences de ces tarifs pourraient être lourdes pour plusieurs industries européennes. La Fédération des Exportateurs de Vins et Spiritueux de France (FEVS) a ainsi déclaré s’attendre à une baisse d’au moins 20% des ventes de vins et spiritueux français aux États-Unis en raison des nouvelles taxes. Gabriel Picard, Président de la FEVS, parle d’un coup « colossal » porté au secteur.

Aux États-Unis, la National Retail Federation prévient que ces mesures vont entraîner une augmentation des coûts pour les entreprises et les consommateurs américains. De son côté, la National Association of Manufacturers s’inquiète de l’impact sur l’emploi et la compétitivité industrielle des États-Unis.

Vers une guerre commerciale prolongée ?

Les tensions commerciales entre les États-Unis et l’Europe ne sont pas nouvelles, mais elles semblent s’intensifier sous la nouvelle administration. Si Bruxelles et Washington avaient amorcé un dégel ces dernières années, la décision unilatérale de la Maison Blanche relance les frictions. L’enjeu est de taille : les échanges entre les deux blocs représentent près de 10 000 milliards de dollars et soutiennent des millions d’emplois.

Dialogue ou confrontation ?

Malgré ces tensions, certains acteurs du commerce international appellent à la retenue et à la recherche de solutions concertées. L’AmCham EU, tout comme d’autres Chambres de Commerce bilatérales, plaide pour un dialogue constructif entre les deux puissances économiques afin d’éviter une escalade aux conséquences imprévisibles. La Commission européenne devra donc trouver un équilibre entre fermeté et négociation pour protéger les intérêts économiques du continent.

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