
L’Espagne a accueilli ce vendredi 9 décembre, un sommet de neuf dirigeants des pays méditerranéens d’Europe, durant lequel a figuré en tête des discussions la crise énergétique déclenchée par l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Les dirigeants et représentants de neuf pays méditerranéens et d’Europe du Sud ont appelé vendredi l’Union européenne à proposer un mécanisme de plafonnement du prix du gaz plus souple que le plafond de 220 euros (232 dollars) par mégawattheure récemment proposé. L’appel lancé lors d’un sommet EuroMed en Espagne a mis en évidence les divisions au sein de l’UE concernant le plafond proposé. Le mois dernier, l’Union européenne avait initialement proposé un plafond de 275 euros, mais cette proposition avait rencontré une forte opposition. Plusieurs membres de l’UE ne souhaitent pas de plafonnement du tout.
Le Premier ministre socialiste espagnol Pedro Sánchez a déclaré que les dirigeants de l’UE et de l’EuroMed avaient convenu de travailler ensemble afin que la réunion des ministres de l’énergie de l’UE du 13 décembre puisse aboutir à «un plafonnement du prix du gaz qui soit plus dynamique et plus efficace».
Lorsque le premier chiffre de 275 euros a été proposé, l’Espagne et d’autres pays ont déclaré qu’il était si élevé qu’il était très improbable que le prix atteigne ce chiffre, et que le mécanisme de plafonnement n’aurait donc jamais besoin d’être activé. L’Espagne et d’autres pays souhaitent un plafond beaucoup plus bas, fluide, lié à un indice de marché et pouvant être appliqué chaque fois que nécessaire. Cela permettrait, selon eux, d’aider les pays et les consommateurs de manière plus réaliste.
L’EuroMed a pour but de créer des consensus au sein de l’UE
La crise énergétique déclenchée par l’invasion de l’Ukraine par la Russie cette année a dominé le sommet. Les dirigeants ont réaffirmé la nécessité pour l’UE de s’appuyer sur la souveraineté énergétique européenne et de parvenir à l’indépendance vis-à-vis des combustibles fossiles russes. Le Président français Emmanuel Macron a déclaré que les discussions de vendredi ont abouti à «une réelle convergence vers la sécurité des approvisionnements (énergétiques) et la réduction des prix du gaz». Il a également déclaré que les dirigeants partagent «un soutien collectif aux achats groupés» de gaz et visent notamment à conclure conjointement des contrats à moyen et long terme pour les trois à cinq prochaines années afin de faire baisser les prix.
Emmanuel Macron a insisté sur la volonté de la France qui espérait qu’un accord pourrait être trouvé lors de la réunion des ministres de l’énergie de l’UE mardi pour «un ensemble de mesures techniques visant à réduire les prix et à limiter la spéculation.»
La réunion de l’EuroMed, qui s’est tenue dans la ville d’Alicante, a rassemblé des dirigeants ou des représentants de l’Espagne, du Portugal, de la France, de l’Italie, de la Grèce, de Malte, de Chypre, de la Slovénie et de la Croatie. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le Président du Conseil de l’UE, Charles Michel, étaient également présents.
Les réunions du groupe EuroMed ont débuté en 2014 et ont pour but de développer un consensus entre les nations participantes sur les grandes questions concernant l’UE à 27 membres. Outre le plafonnement du prix du gaz naturel proposé par l’UE, le groupe a discuté du renforcement des relations avec les pays de l’autre côté de la Méditerranée, de la lutte contre le changement climatique dans la région et des migrations.
Le Premier ministre maltais, Robert Abela, a déclaré que la gestion des migrations en travaillant avec les pays d’origine et de transit, ainsi que le démantèlement des mafias de trafic d’êtres humains, constituaient une priorité. Ce pays insulaire méditerranéen est un port habituel pour les navires de secours qui ont sauvé des migrants tentant de rejoindre des pays européens comme l’Italie, l’Espagne et Malte, par la mer depuis l’Afrique du Nord.
La journée a commencé par un sommet entre l’Espagne, la France et le Portugal, au cours duquel ils ont finalisé un accord sur la construction d’un grand gazoduc sous-marin pour transporter l’hydrogène de la péninsule ibérique vers la France et l’Europe d’ici 2030. Ce gazoduc vise à renforcer l’indépendance énergétique de l’UE.
Pedro Sánchez et la Première ministre italienne, Giorgia Meloni, devaient avoir leur première rencontre bilatérale lors du sommet, mais celle-ci a dû annuler parce qu’elle a contracté la grippe, a indiqué son bureau vendredi. Le ministre italien des Affaires étrangères, Antonio Tajani, l’a remplacée. L’UE et l’EuroMed ont convenu de tenir leur prochaine réunion à Malte en 2023.