
Connu en Allemagne, inconnu ici. Pour résoudre cette énigme, Laurent Lhermitte et son équipe veulent imposer NFON, par l’indirect, sur l’Hexagone. Avec une double recette imparable : compétence et envie.
Source : Magazine E.D.i, par Pierre-Antoine Merlin
Au sein de l’économie numérique, l’une des tendances les plus lucratives et les plus prometteuses du moment – et pour longtemps – concerne la téléphonie IP dans le cloud. Des grands acteurs y ont déjà pris place, à commencer par NFON, un géant allemand du secteur. Curieusement, ce groupe est longtemps resté absent du marché français. «Notre présence en France date d’un an à peine, raconte Laurent Lhermitte, Managing Director de la filiale française. L’idée est de répliquer ce qui a si bien réussi en Allemagne. Là-bas, nous sommes le numéro un du secteur, sachant que, historiquement, NFON a été le premier à se lancer.»
En France, l’équipe de lancement est petite, mais ses ambitions immenses. Avec quel modèle commercial ? «Au début, je pensais m’affranchir de l’intervention des grossistes. Et me contenter de traiter directement avec les revendeurs. Mais il se trouve que certains distributeurs étaient intéressés par le potentiel de l’entreprise, et ils m’ont approché. Nous travaillons avec ACTN, un acteur à la fois spécialisé et apprécié de notre métier de base.»
De grandes ambitions dans l’Hexagone
Première étape : la notoriété. Elle passe notamment par les salons, et d’abord par IT Partners. «C’est l’élément phare pour se faire connaître cette année en France, reprend Laurent Lhermitte, ce qui est notre but. Mais il faut élargir cette notoriété au monde de l’entreprise, au monde professionnel d’une façon générale. C’est la raison pour laquelle nous participons aussi à Cloud Expo, même si cette manifestation n’est pas consacrée aux acteurs de la vente indirecte.»
Autre particularité de NFON, parfaitement réplicable en France : la capacité, et la volonté, de s’adapter au business model du pays où ce groupe s’implante. «Je monte la filiale comme je l’entends. On écoute, on s’adapte.» Avec quelques limites : par exemple, pas de vente directe sur le territoire national, mais la possibilité du direct touch. Et des constantes, hétérogènes, qui toutes concourent à la visibilité de la société. On peut citer, pêle-mêle : capitaliser sur la marque NFON; porter une double casquette d’éditeur de logiciels et d’opérateur; et aussi, et peut-être surtout, l’avantage de bénéficier d’un marché cloud totalement sécurisé, car tous ses data centers sont situés en Allemagne.
C’est à un constat similaire auquel se livre Françoise Marcadella, Channel Sales Manager France. «Notre offre est à la fois fiable et facile à mettre en œuvre. D’abord, la renommée de la qualité allemande dans le domaine industriel joue à plein. Ensuite, notre partenaire peut revendre notre solution Cloudya tout de suite, sans formation fastidieuse. Une demi-journée suffit, chacun le reconnaît. En outre, il n’y a pas d’engagement sur la durée. C’est un point important, même un véritable avantage concurrentiel.» Mais faut-il craindre une réticence de la chaîne de valeur propre à la téléphonie IP dans le cloud, en l’absence d’équipements physiques ? «Ce n’est plus le cas. Ces réflexes psychologiques, qui ont joué au début de l’informatique à la demande et de la tarification à l’usage tombent. NFON arrive au bon moment.»
Un marché en forte expansion
Les projections macroéconomiques parlent d’elles-mêmes. Notamment en matière d’usages. Elles s’appuient sur le parc installé et les remontées du terrain : en France, seulement, on compte 1,5 million d’utilisateurs de solutions de téléphonie dans le Nuage, assure l’Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques et des postes). Mieux encore, selon une enquête diligentée par NFON, les utilisateurs se déclarent à 82,4% satisfaits de leurs solutions de communication dans le cloud. Cette croissance, observée et porteuse d’une croissance exponentielle «liée en particulier à l’arrêt du RTC», comme le fait remarquer Françoise Marcadella, repose sur huit piliers. Coût global réduit, fonctionnalités avancées, support technique réduit au minimum, diminution des frais de déplacement, continuité du travail, scalabilité, mise à jour automatique, simplicité de la mise en place.
Édouard Joulie, Technical Account Manager, appuie ce point de vue. «L’utilisateur final est content, car le partenaire a la main sur la plate-forme d’administration. Tout fonctionne sur la complémentarité, la confiance. Il faut insister sur le fait que cette facilité de déploiement, cette maîtrise de l’environnement de bout en bout sont des facteurs essentiels, qui rassurent le client. Voilà quelque chose d’unique.» Les PME, qui constituent l’essentiel du marché que vise NFON dans un premier temps, y sont particulièrement sensibles.
Devenir une, voire LA, référence de la téléphonie IP dans le cloud en France et en Europe ; continuer à former toujours plus de partenaires en présentiel ou en ligne ; masquer la complexité de ce process par la simplicité d’accès ; le tout sans concession sur la fiabilité : voilà donc quelques-uns des objectifs à moyen terme que s’assigne NFON sur le marché français. Le timing et la motivation vont puissamment y contribuer, tout comme l’agilité liée aux petites structures du numérique. «La liberté, un avantage compétitif», proclame un document de l’entreprise. L’écosystème jugera aux résultats. Car l’avantage compétitif est comme une girafe : ce n’est pas facile à définir, mais facile à reconnaître.
Pour en savoir plus, rendez-vous sur : NFON