Face aux tensions croissantes entre l’Union européenne et la Chine, la European Chamber of Commerce in China appelle à un rééquilibrage pragmatique. Selon son Président, le cadre actuel de la coopération ne reflète pas fidèlement les intérêts mutuels et doit évoluer vers des mécanismes plus justes et transparents.

Le Président de la EUCC‑China, qui représente environ 1 700 entreprises européennes implantées en Chine, a interpellé les acteurs politiques sur une asymétrie persistante dans l’accès au marché chinois. Il appelle à un dialogue raisonné pour corriger ces déséquilibres, notamment via un alignement des conditions d’investissement et une meilleure transparence réglementaire.

En juin 2025, la Présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a déclaré que les relations avec Pékin étaient arrivées à un «point d’inflexion». Elle a appelé à une réduction des distorsions commerciales, demandant un accès équitable au marché chinois et la levée des restrictions sur les matières premières stratégiques telles que les terres rares. Le déficit commercial de l’UE vis-à-vis de la Chine a atteint 305,8 milliards d’euros en 2024.

Le gouvernement chinois a jugé la rhétorique européenne injustifiée. Selon le porte‑parole du ministère des Affaires étrangères, le rééquilibrage doit d’abord se faire dans l’esprit de l’UE plutôt que par des mesures unilatérales contraignantes. Pékin réaffirme que les relations économiques sont actuellement équilibrées et refuse une remise en question artificielle de leur coopération.

Pour la Chine, l’accent mis par l’UE sur des pratiques commerciales jugées injustes, comme les surplus industriels ou les subventions, masque souvent des tentatives de diversifier géopolitiquement les partenaires et limiter l’influence chinoise. Des voix comme Cai Run, ambassadeur de Chine auprès de l’UE, rappellent que les deux partenaires partagent des intérêts globaux dans la croissance, la sécurité et le climat.

Lors du sommet de juillet 2025, Fang Dongkui, secrétaire général de la China Chamber of Commerce to the EU (CCCEU), a souligné l’urgence pour Pékin et Bruxelles de conclure «un accord substantiel» sur la réduction des barrières commerciales — notamment les tarifs européens sur les véhicules chinois et les contrôles à l’exportation de minerais stratégiques.

La China Chamber of Commerce to the EU a récemment lancé un groupe de travail dédié à l’automobile, présidé par Zhang Hui (vice‑président de Nio Europe), pour promouvoir la coopération entre acteurs chinois et européens dans ce secteur clé.

Malgré un cadre globalement tendu — entre sanctions, contrôles réglementaires et pressions américaines — des gestes récents tels que l’assouplissement de restrictions sur le cognac ou des appels au dialogue financé par les Chambres économiques signalent un regain d’unité pragmatique entre l’UE et la Chine.

À la croisée de l’affrontement commercial et du besoin de coopération, le Président de la European Chamber of Commerce in China défend une voix équilibrée : celle du commerce pragmatique, fondé sur des règles transparentes, un accès équitable et un dialogue durable. Face aux divergences croissantes, l’heure est à la restructuration d’un partenariat sino-européen plus équitable, solide et mutuellement bénéfique.

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