
N’en déplaise à François Hollande, même si la croissance devrait atteindre 1,6 % en 2016 selon l’Insee, il n’y aurait pas eu de création massive d’emplois en juin dernier.
C’est en tout cas ce que révèle le Rapport National sur l’Emploi en France d’ADP, publié par ADP Research Institute en collaboration avec Moody’s Analytics.
D’après les estimations avancées par la société étasunienne de conseil en ressources humaines pour les entreprises, le secteur privé hexagonal aurait enregistré une création de 500 empois entre le mois de mai et celui de juin. Ce chiffre est le plus faible constaté depuis septembre 2015, qui avait alors vu la création de 4 100 emplois, soit huit fois plus qu’en juin 2016.
Deux secteurs se distinguent particulièrement en terme de création d’emplois. Il s’agit d’une part des services financiers, et d’autre part des services aux entreprises, avec respectivement 3 600 et 1 600 emplois créés. Cependant, les secteurs commerce et fabrication industrielle enregistrent des suppressions d’emplois. Entre mai et juin, ces deux secteurs ont respectivement subi la destruction de 2 600 et 2 300 postes.
Par ailleurs, c’est un quasi statu quo dans l’immobilier et les transports. Deux secteurs dans lesquels on note une très légère progression du nombre d’empois : 300 pour les transports et 100 pour l’immobilier.
Cependant, la méthode utilisée par ADP afin d’obtenir ces chiffres est contestée, principalement par l’INSEE, qui remet en cause la méthodologie statistique employée.
Pour ses prévisions, le cabinet se base sur les effectifs de 75 000 établissements clients représentant 8 % des salariés du secteur privé, ainsi que sur des sondages. Selon l’Insee, cette méthode hybride laisse une trop grande part à l’interprétation.
Pour vérifier la fiabilité des données du cabinet, il faut attendre la publication des chiffres du chômage pour le mois de juin. En mai, le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A a augmenté de 0,3 % soit 9 200 personnes supplémentaires pour 3,52 millions de chômeurs.
En l’absence de tendances claires sur le marché de l’emploi, le chef de l’Etat a déclaré lors de son intervention du 14 juillet : “Nous aurons une inversion de la courbe du chômage, mais c’est vrai que le chômage reste à un niveau élevé […] Nous aurons une baisse du chômage à la fin de l’année, mais un chômage qui restera encore trop élevé. Cela veut dire qu’il va falloir continuer la politique que j’ai engagé”.
L’inversion de la courbe du chômage reste la condition sine qua non à la candidature du président sortant à la prochaine élection présidentielle de 2017.
commerce international, CCI News.com.