
Le centre d’analyse stratégique, institution française d’expertise placée auprès du premier ministre, s’est attelé à analyser la situation de l’emploi et du travail face au chômage de masse, au renforcement de la mondialisation et à la percée des nouvelles technologies. Trois points qui modifient non seulement les rapports sociétaux, mais aussi les manières de travailler. Le centre a également imaginé la situation future du marché de l’emploi.
Deux scénarios possibles d’évolution du travail et de l’emploi à l’horizon 2030 ont donc été imaginés. Le premier opte pour une accentuation significative des accélérations technologiques et sociétales déjà en cours et le passage à un univers travail-emploi marqué par un modèle de croissance fondé sur l’économie de la connaissance, numérique et verte. On observe dans ce dernier un développement important des nouvelles formes de travail et de formation (travail nomade, e-learning…) permis notamment par l’usage développé des TIC. Sur le plan sociétal, l’individualisation des comportements s’accentue et la société civile joue un grand rôle ; les préoccupations environnementales se diffusent et se renforcent et les consommateurs exercent des pressions fortes sur les entreprises.
Le second scénario mise sur des évolutions des contextes macroéconomique et diplomatique internationaux. Elles viennent modifier significativement le poids des contraintes externes pesant sur les entreprises françaises, notamment la pression concurrentielle sur la compétitivité des prix. Dans ce contexte, l’ensemble des acteurs retrouve des marges de manœuvre pour agir sur la base d’intérêts partagés. Ainsi, émergent de nouvelles formes de coopération et de corégulation au niveau national favorisant l’employabilité et la mobilité des travailleurs, et le développement de formes d’organisation du travail apprenantes et collaboratives.
Le rapport met également l’accent sur la nécessité d’améliorer la compétitivité: elle permettrait notamment de relâcher la pression sur le coût du travail et ainsi de fidéliser les salariés, mais aussi d’optimiser l’organisation du travail et la cohésion sociale. Le centre d’analyse stratégique a ainsi proposé plusieurs pistes de travail pour améliorer la situation future du marché du travail, gérer les crises éventuelles et préparer le passage progressif d’une politique de gestion du chômage de masse à une politique centrée sur l’adéquation entre l’offre et la demande sur le marché du travail. Face à l’accroissement prévisible de la mobilité professionnelle, le centre d’analyse stratégique a plaidé pour une sécurisation des parcours professionnels et préconisé la création d’un compte individuel social de droits transposable d’une entreprise à l’autre et d’un « label RSE » (Label responsabilité sociale des entreprises) qui serait au cœur du rôle et des enjeux de l’entreprise et de l’articulation entre compétitivité et développement sociétal.
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